Jardiner, c’est bien. Maîtriser les gestes de jardinage, c’est encore mieux !
Les herbes folles
Doit-on vraiment les éliminer ?
Les herbes folles Doit-on vraiment les éliminer ?
Pourquoi a-t-on envie d’éliminer ces herbes » folles » ?
- Elles donnent un aspect négligé au jardin ;
- Elles concurrencent les semis et les jeunes plants.
Ces herbes présentent pourtant des avantages :
- Elles sont un refuge pour les insectes qui participent à l’équilibre biologique du jardin ;
- Elles protègent le sol de la sécheresse, du vent et des fortes pluies ;
- Elles sont une ressource à composter ;
- Elles sont de bonnes indicatrices de la nature du sol et permettent de repérer les endroits où des amendements sont nécessaires : l’ortie indique des terres riches en azote, la pâquerette pousse dans des sols pauvres en calcium, le rumex en sol compact, etc. ;
- Leur floraison concourt à beauté du jardin.
Ainsi, la présence de cette végétation est bénéfique à l’équilibre du jardin. Cependant, voici quelques gestes qui peuvent aider à contrôler le développement de ces herbes :
- Biner et sarcler régulièrement : d’un même geste, on aère et on désherbe la terre ;
- Pailler les plantations ;
- Couper les fructifications des herbes sauvages les plus résistantes (pissenlits…) ;
- Pratiquer le faux-semis : préparer le sol comme si on allait l’ensemencer, puis attendre 2 semaines. Les plantes spontanées vont sortir, elles seront faciles à arracher. Semer, planter ensuite les cultures ;
- Semer en ligne au potager : on identifie mieux les jeunes pousses et on a de l’espace pour biner plus facilement ;
- Couper les tiges pour fabriquer ses purins et préparations végétales pour soigner son jardin ;
- Le désherbage thermique est efficace sur les annuelles avec des passages réguliers. Mais seules les parties aériennes sont atteintes, il faut souvent le combiner avec une intervention manuelle.
Le paillage
Cet été, j’adopte un nouveau geste dans mon jardin : le paillage !
Le paillage Cet été, j’adopte un nouveau geste dans mon jardin : le paillage !
Et si vous testiez le paillage ? Vous en avez certainement entendu parler, mais à vrai dire, l’aspect « corvée supplémentaire » vous rebute… Changez vite de point de vue ! Le paillage est la botte secrète du jardinier heureux, à condition de l’employer à bon escient. Ne pas négliger, en bas de page, les dernières lignes de ces conseils.
En effet, cette pratique offre de nombreux avantages :
- Le paillage règle les problèmes d’arrosage ;
- Le paillage règle les problèmes de désherbage ;
- Le paillage protège vos cultures du froid ;
- Enfin, et ce n’est pas son moindre atout, le paillage aide la nature, sans la forcer.
Paillage et arrosage
Vous connaissez sûrement l’adage « Un binage vaut deux arrosages » ? Le binage est en effet nécessaire pour casser la croûte de terre qui gêne la pénétration de l’eau en profondeur. Le paillage empêche la formation de cette croûte superficielle et par conséquent remplace les travaux de binage. Le travail du sol en est considérablement réduit. De plus la disposition d’une couche de paillage limite l’évaporation de l’eau.
Vous avez ainsi plus de temps pour profiter de votre jardin sans vous casser le dos !
Paillage et désherbage
La disposition d’une couche de paillage suffisamment épaisse (5 à 8 cm d’épaisseur) freine le développement des herbes indésirables. Attention, il n’y a pas d’effet significatif en-dessous de cette épaisseur.
Paillage et fertilité du sol
Le paillage forme comme un édredon qui va progressivement être enfoui et décomposé dans le sol par les vers de terre et autres organismes. Votre terre devient naturellement fertile. Elle est en plus protégée du froid en hiver. Si vous avez déjà participé aux ateliers de compostage gratuits proposés par les syndicats de traitement des déchets ménagers Bizi Garbia et Bil Ta Garbi au Jardin botanique de Saint-Jean-de-Luz, vous disposez sûrement d’une réserve de compost en train de mûrir. Ce compost est un excellent paillage nutritif ! Vous pouvez l’incorporer au bout de 4 à 5 mois, en griffant légèrement le sol et en le recouvrant d’une fine couche de tonte de gazon pour éviter qu’il ne dessèche.
Quels matériaux utiliser ?
De nombreux matériaux peuvent être employés par le jardinier, ils sont souvent plus nombreux qu’on ne l’imagine.
Matériaux organiques :
- La tonte de gazon desséchée (non traitée d’herbicides ou pesticides !), disposée sur 5 cm d’épaisseur maximum ;
- Les jeunes pousses de haies de feuillus taillées en tronçons de 5 cm ou broyées et disposées à leur pied. L’acquisition d’un broyeur permet de disposer de copeaux plus fins qui se décomposent plus rapidement ;
- Compost pas trop mûr (4 à 5 mois) ;
- Carton ondulé ;
- Fougères, consoude, ortie ;
- Paille ;
- Feuilles sèches. Stockez les feuilles mortes qui tombent dans votre jardin ou dans votre rue à l’automne ;
- Ecorces de pin broyées (elles acidifient le sol, et les fraisiers, camélias ou hortensias apprécient) ;
- Cosses de cacao, paillis de lin ou de chanvre ;
- Peut-être connaissez-vous un élagueur ou un entrepreneur paysagiste qui sera ravi d’être débarrassé des tontes et branches broyées qu’il doit déposer en déchetterie en s’acquittant de frais.
Matériaux synthétiques :
Les films plastiques chimiques ou biodégradables (à base de céréales) : ils freinent la croissance des herbes indésirables, laissent passer l’eau mais ne nourrissent pas le sol.
Matériaux minéraux :
Graviers, pouzzolane, argile… : ils freinent le développement des herbes indésirables mais ne nourrissent pas le sol non plus.
Comment disposer le paillage ?
Paillez en priorité les cultures les plus gourmandes : potager, plantations récentes, … ou les endroits du jardin dans lesquels la présence d’herbes serait le moins appréciée.
Si besoin, désherbez l’endroit et binez la terre si elle est compacte. Arrosez. Disposez le paillage vers fin mai – début juin quand la terre s’est déjà réchauffée et que les journées commencent à être chaudes. Disposez vos matériaux sur une épaisseur de 5 à 8 cm. En-dessous, le paillage perd en efficacité.
Selon les matériaux utilisés, certains se décomposeront plus vite que d’autres, prévoyez d’éventuels apports en cours d’année. Au début du printemps suivant, retirez votre paillage : il risque d’attirer les limaces et d’empêcher le sol de se réchauffer. Récupérez-le pour le compost. Et redisposez-en dans la deuxième partie du printemps.
Consulter le guide « Jardiner au naturel »
Bien choisir son terreau
Faire le tri parmi l’offre commerciale !
Bien choisir son terreau Faire le tri parmi l’offre commerciale !
Nous sommes parfois amenés à utiliser du terreau pour nos plantes. L’offre commerciale étant très variée, comment bien choisir celui dont nous aurons besoin ?
A quoi sert un terreau ?
Le terreau remplit différentes fonctions :
- Il permet un bon ancrage des racines afin d’assurer la stabilité de la plante ;
- Il apporte des éléments nutritifs ;
- Il doit retenir une humidité suffisante ;
- Il présente un indice d’acidité adapté aux cultures ;
- Enfin, il aère le sol afin d’assurer une bonne aération des racines.
De quoi est composé un terreau ?
La composition figure au dos du sac de terreau, elle présente par ordre décroissant les éléments constitutifs :
- Les tourbes blonde et brune : elles sont très souvent utilisées pour retenir l’eau, aérer le sol et retenir les éléments nutritifs. Cependant, leur usage présente l’inconvénient d’accroître la pression sur les tourbières, milieux naturels souvent protégés pour leur biodiversité. Il existe des terreaux qui remplacent la tourbe par des fibres végétales (écorces compostées, fibre de coco…) aux propriétés assez proches ;
- Compost d’écorces, fibres de bois, perlite, vermiculite, pouzzolane : leur rôle est d’aérer la terre ;
- Les engrais retards : ces engrais, souvent présents sous forme de petites billes jaunes, aident les racines à mieux se développer. Il n’est alors pas utile de rajouter d’autres éléments nutritifs à la plantation ;
- L’argile : elle permet de retenir l’eau et les éléments nutritifs ;
- Le sable : il favorise le drainage de l’eau ;
- Le compost : il nourrit le sol, améliore ses propriétés physiques ainsi que son activité biologique.
Les différents types de terreaux :
- Terreau universel : c’est un produit de base pour les cultures sans besoin spécifique, il s’agit souvent de produits d’appel ;
- Terreau horticole : il est souvent enrichi par du fumier ou des algues. Il est adapté à la plupart des cultures classiques ;
- Terreau de feuilles : ce terreau, un des meilleurs qui soit, s’adapte également à la plupart des cultures classiques, il est riche en matière organique et facile à fabriquer dans son jardin ;
- Terreau de semis et de rempotage : très aéré et dont les qualités sanitaires (germes, parasites…) ont été particulièrement suivies, ce terreau est idéal pour les semis en caissettes ou les bouturages ;
- Terre dite de bruyère : il s’agit d’un terreau plus riche en éléments acides (tourbes, écorces de résineux…). Il convient aux plantes acidophiles telles que les rhododendrons, hortensias, camélias… Cependant, un bon terreau de feuilles sera tout autant adapté. Et pour ces cultures, il vaut mieux s’assurer que le sol de son jardin s’y prête naturellement. On soulagera ainsi son dos, son porte-monnaie et ses plantes d’efforts plus ou moins concluants ;
- Terreaux spécialisés pour cactus, orchidées, bonzaïs, plantes vertes, plantes fleuries, etc. : ce sont des terreaux dont la composition a été adaptée aux besoins spécifiques des ces plantes.
Comment choisir son terreau ?
- Définissez vos besoins : nature de vos plantations de pleine terre ou en bac, poids du sac, etc. ;
- Lisez attentivement sa composition : veillez à la présence de matière organique (fumier, compost, etc.) afin d’enrichir votre sol ;
- L’aspect du terreau est révélateur de sa qualité : de couleur noire, il doit avoir une granulométrie fine, preuve d’une maturation aboutie de ses composants ;
- Essayez de privilégier les terreaux sans tourbe ;
- Parfois, des sacs de terreau produits localement sont proposés dans les points de vente. Leur emballage n’a pas forcément l’attrait marketing des grandes enseignes, cependant ils peuvent être de très bonne qualité.
En guise de conclusion, mieux vaut utiliser du terreau quand vous n’avez pas de terre (plantations en pot, balcons…). Quant au jardin, il est difficile de changer la nature de son sol. Privilégiez alors :
- L’emploi de compost bien mûr ou de fumier bien décomposé si vous avez besoin d’améliorer la qualité de votre terre ;
- Et la culture de plantes adaptées au sol de votre jardin.
Désinfecter un sécateur
Le sécateur est un outil indispensable pour les jardiniers que nous sommes.
Désinfecter un sécateur Le sécateur est un outil indispensable pour les jardiniers que nous sommes.
Régulièrement utilisé, il est en contact avec des maladies et il peut les transmettre d’une plante à l’autre.
De plus, un sécateur mal aiguisé coupe mal, il reste des lambeaux.
C’est pourquoi il doit être désinfecté et entretenu après chaque usage, si nous voulons garder nos plantes plus longtemps et éviter d’acheter un sécateur tous les ans.
- Nettoyer les lames
À force de tailler, la sève se colle sur les lames, lesquelles seront alors porteuses de virus ou bactéries (surtout si vous taillez des arbustes malades).
Avec un tampon de ouate et un produit désinfectant, désinfecter les lames.
Il existe plusieurs produits désinfectants :
- Solution javellisée ;
- Alcool à brûler ;
- Bétadine (très efficace, même périmée).
- Affûter la lame mobile
La lame mobile est la lame qui coupe (partie supérieure sur la photo), alors que la contre-lame sert d’appui (partie inférieure).
L’affûtage étant une technique qui s’apprend plus manuellement que textuellement, nous vous invitons soit à venir au Jardin botanique pour vous la montrer soit à vous renseigner auprès de vos amis jardiniers.
Quelques petits outils sont nécessaires :
- Une pierre à aiguiser rectangulaire ;
- Du papier de verre très fin.
- Examiner l’état du ressort
Si le ressort est trop détendu, il faut changer la pièce.
Les pièces de sécateur peuvent être vendues au détail dans certains magasins spécialisés.
- Vérifier le serrage des lames
Avec une clé plate, resserrer si nécessaire la pièce qui permet le serrage des deux pièces mobiles de votre sécateur.
- Lubrifier les parties articulées
Mettre quelques gouttes de lubrifiant aux jonctions articulées de votre sécateur. Vous pouvez tout à fait utiliser une huile végétale.
Principalement au point d’attache des deux parties mobiles, parfois sur la partie qui permet de mettre le sécateur en sécurité.
Actionner manuellement, plusieurs fois d’affilée, votre sécateur pour bien faire pénétrer cette huile dans le système.
L’objectif de cette action est de faire moins d’effort pour tailler, et donc d’économiser vos efforts.
- Nettoyer le manche et supprimer les points de rouille.
Pour nettoyer le manche, on utilise une brosse dure.
Pour la rouille, frotter avec de la laine d’acier et mettre de l’huile 3 fonctions (lubrifiant, nettoyant, antirouille).
Une fois ces opérations terminées, laisser sécher votre sécateur dans un endroit sec jusqu’à la prochaine utilisation.
Rappelez-vous que « moins l’outil coupe, plus je peine », ce qui peut provoquer des troubles musculo-squelettiques comme les tendinites, canal carpien, épicondylite, etc.
Drainer son sol
De l’utilité de drainer son sol…
Drainer son sol De l’utilité de drainer son sol…
Pourquoi drainer ?
Chaque plante a ses préférences, ses exigences. Il est donc primordial de bien connaître les besoins des espèces que l’on souhaite cultiver.
Le besoin en eau est un élément très important à prendre en compte. Par exemple, un opuntia (cactus) n’a pas les même besoins qu’un hydrangea (hortensia).
Ceci étant, le trop plein ou le manque d’eau ont souvent les mêmes conséquences : développement lent, feuilles qui jaunissent et dans le cas extrême la mort du sujet.
Notre pluviométrie annuelle généreuse (1 500 mm/m²) est un atout pour certaines espèces. Elle peut à l’inverse être un inconvénient pour d’autres (cactées, plantes aromatiques, etc.).
Au-delà de la quantité de pluie, il y a un aspect qu’on a souvent tendance à oublier, la quantité d’eau présente dans le sol, qui est aussi liée aux propriétés du sol.
Un sol sableux est un sol très drainant, qui ne va pas retenir l’eau. On pourrait citer l’exemple du département landais.
À l’inverse un sol argileux a tendance à retenir l’eau, il est donc très peu drainant. Au Pays Basque le sol étant souvent argileux, cela peut poser des problèmes pour la culture de certaines espèces. Alors il ne reste plus qu’une solution : le drainage !
Comment drainer ?
La technique la plus simple consiste à mélanger votre terre argileuse avec du sable, du gravier ou des petits cailloux, de la même façon que l’on va drainer un pot de fleurs (billes d’argiles). Cela va permettre d’éviter l’asphyxie des racines.
Pour cela, il va falloir creuser une fosse à plantation suffisamment grande, y mettre des cailloux au fond puis y apporter un mélange terre-sable par exemple.
En fonction du relief (un terrain en bas de pente va recevoir une quantité d’eau bien plus importante qu’en haut de pente) le simple mélange peut ne pas suffire.
Dans ce cas, on optera pour la création d’une butte.
Une simple butte d’une trentaine de centimètres, peut résoudre le problème d’excès d’eau.
En fonction des besoins (par exemple pour la création d’une rocaille à cactées) on peut combiner les deux techniques, création d’une butte en y ajoutant des éléments drainants (sable, graviers, cailloux). Ainsi vous aurez un sol bien drainé, que vous pourrez aménager selon vos envies !
Le compostage
Je composte… Tu compostes… Il ou elle composte…
Le compostage Je composte… Tu compostes… Il ou elle composte…
Pour quoi faire ?
En installant un composteur chez soi, cela permet de valoriser vous-même une partie de vos déchets. Nos épluchures et résidus de cuisine d’origine naturelle représentent 30 % du volume de nos poubelles. Le compost ainsi créé peut être utilisé autant pour le potager que le jardin d’ornement mais aussi pour vos potées extérieures comme intérieures.
Comment ça marche ?
Dans une forêt, les feuilles des arbres et les débris végétaux en général (branches etc.) tombent au sol et sont ensuite décomposés par l’ensemble des micro- et macro-organismes du sol pour former l’humus.
De la même manière, dans un composteur, en constituant des alternances d’apports riches en azote (tontes fraîches, épluchures de légumes…) et en carbone (feuilles mortes, paille, …), un « humus » se forme par le biais de l’activité combinée des organismes vivants du sol. C’est un processus de transformation biologique de la matière organique.
Ces éléments déposés par le jardinier (azotés et carbonés) vont être transformés en compost, réutilisable au bout d’un certain temps, pour enrichir en éléments minéraux la terre et ainsi nourrir les plantes cultivées.
Quel type de composteur ?
Le composteur peut être en tas (à l’air libre dans un coin du jardin), dans un contenant opaque en plastique ou en bois. Pour ces derniers, un couvercle est nécessaire pour gérer les entrées d’eau et laisser les organismes décomposeurs tels que les vers de terre bien à l’obscurité. L’idéal est d’avoir toujours un stock de matière carbonée à proximité et un deuxième composteur, pour faire une rotation. Quand un contenant est rempli, il est ainsi possible de le laisser composter jusqu’à maturité, et de continuer en parallèle à en remplir un autre avec ses déchets.
Où et comment l’installer ?
Il faut l’installer à plat, et au contact du sol pour bénéficier de la présence des organismes vivants. Sans eux, il n’y a pas de compostage possible. Au démarrage, il est judicieux de décompacter et désherber le sol, puis de déposer une couche de matière carbonée d’abord puis un mélange de matière carbonée et azotée.
Le composteur doit être installé dans un endroit ombragé, à l’abri du vent, et facile d’accès pour déposer ses déchets.
Que peut-on y mettre ?
Chaque « déchet » a un rapport « carbone / azote » plus ou moins grand :
Les apports très azotés, « verts », riches en eau, qui ne contiennent pas de matières difficilement décomposables et sont ainsi facilement « digérés », doivent représenter les 2/3 des apports totaux :
- Epluchures (même les agrumes)
- Tonte fraîche en petites quantités
- Déchets végétaux jeunes (fleurs, feuilles vertes), fanes jeunes de légumineuses, de tomates, orties non montées en graines, engrais verts jeunes…
Les apports plus carbonés, « bruns », plus secs à la décomposition lente, plus difficilement « digérés » doivent représentés 1/3 des apports totaux :
- Brindilles, branches de petit diamètre
- Paille, foin
- Cartons, rouleaux de papier toilette ou d’essuie-tout découpés
- Mouchoirs, serviettes en papier, essuie-tout : constitués de cellulose, ils se dégradent vite. Ne pas mettre les serviettes en papier de couleur vive.
- Broyat en très petites quantités
- Sciure (provenant de bois non traité) en très petite quantité. Très riche en carbone, elle met du temps à se décomposer.
- Coquilles de noix, noisette… : elles se décomposent lentement mais permettent de bien aérer le compost
- Feuilles mortes : se décomposent plus ou moins lentement suivant les espèces. Privilégier les feuilles tendres (fines, non vernissées) qui sont transformées plus rapidement : celles du noisetier, tilleul, charme, noyer… et en petites quantités. Il est plus intéressant d’utiliser les feuilles, broyées, en paillis des cultures.
- Plantes fanées
- Fougères : riches en sels minéraux, silice et potasse, les fougères sont excellentes pour le compost (et en paillis aussi). Au Pays basque, la plus commune et celle pour laquelle ce n’est pas préjudiciable d’en prélever, est la fougère aigle (Pteridium aquilinum (L.) Kuhn).
Autres :
- Coquilles d’œufs : apportent un peu de sels minéraux (calcium et potassium surtout)
- Les tailles de haie verte se compostent particulièrement bien, surtout broyées. Ce sont les jeunes branches des haies taillées en juin, puis en août, celles des arbustes persistants, des arbustes et des rosiers taillés au printemps après la floraison. Elles contiennent à la fois des rameaux ligneux gorgés de sève, riches en matière carbonée et des feuilles vertes, riches en azote et en eau.
- Cendres : en faibles quantités, et issues de la combustion de bois non traité et/ou de barbecues allumés sans produits chimiques (le mieux étant de l’épandre dans le jardin directement, en quantité limitée également pour éviter tout risque d’excès de potasse et de calcium qui déstabiliseraient l’équilibre chimique du sol).
- Marc de café, thé, tisane : laisser les filtres et sachets en cellulose mais jeter ceux en nylon, qui se décomposent pas.
Ce qu’il faut éviter :
- Restes de viandes, de poissons, de produits laitiers
- Tailles de thuyas, cyprès, eucalyptus, genévrier ne doivent pas être mises au compost car ils contiennent des substances (acide thuyique, eucalyptol, huile de cade…) ayant des propriétés fongicides, bactéricides, insecticides qui seraient néfastes pour les décomposeurs
- « Mauvaises herbes » montées en graines
- Végétaux volumineux
Règles d’usage
Le compostage est un processus biologique réalisé en présence d’oxygène (« aérobie »). Il est donc important à chaque apport de mélanger les déchets sur environ 20 cm de profondeur à l’aide d’une petite fourche. Sinon, les déchets se compactent et entrent en fermentation anaérobie (sans oxygène). Leur décomposition est alors fortement ralentie et produit du méthane.
En plus de remuer le mélange, il est possible de créer une aération naturelle en incorporant de temps en temps des éléments grossiers (brindilles, paille par exemple).
Les trois éléments importants pour offrir des bonnes conditions aux organismes vivants assurant la transformation des déchets organiques en compost sont donc l’air, l’eau et des apports équilibrés de matières azotées et carbonées.
Problèmes qui peuvent survenir
S’il y a une apparition de moisissures filamenteuses : le mélange est trop sec, il manque de matière azotée (« verte »), ou il y a trop de matière carbonée. Rééquilibrer ou laisser le composteur ouvert quelques heures lorsqu’il pleut pour le ré-humidifier (ou arroser).
Si des odeurs fortes apparaissent : cela signifie que le mélange est trop humide et/ou a un manque d’aération : rajouter de la matière carbonée (paille par exemple) et aérer.
Pour contrer le développement de moucherons : il faut avoir le réflexe de recouvrir le mélange par une petite couche de paille par exemple. En effet, les moucherons pondent sur la matière azotée riche en sucres simples qui peut être laissée en surface.
Un compost bien équilibré mûrit en 6 ou 9 mois environ et peut alors être utilisé en substrat pour les cultures. Plus tôt, il est encore jeune et la transformation n’est pas totalement aboutie. Il ne faut alors l’utiliser qu’en surface, en paillis.
Ressources
- Sur le site de Bil ta Garbi (Syndicat Mixte pour la réduction, le tri et la valorisation des déchets ménagers et assimilés) : https://www.biltagarbi.com/vos-actions-au-quotidien/reduire-ses-dechets/
Plusieurs guides pratiques pour réduire ses déchets mais aussi diminuer le gaspillage alimentaire. Plusieurs idées de recettes savoureuses pour notamment découvrir comment cuisiner les parties habituellement jetées de certains légumes (fanes de carottes, radis, poireaux…, gousses de fèves etc.).
Le Jardin botanique propose chaque saison au moins un atelier pour apprendre à bien composter. Pour découvrir toutes nos animations, rendez-vous sur notre agenda : https://www.saintjeandeluz.fr/fr/a-voir-a-faire/jardin-botanique/animations/
Consutler le guide « Je réussis mon compost »
Accueil de la faune au jardin
Conserver la biodiversité
Accueil de la faune au jardin Conserver la biodiversité
Couvrant plus d’un million d’hectares, soit plus de 4 fois la superficie de toutes les réserves naturelles métropolitaines, les jardins jouent un rôle primordial dans la conservation de la biodiversité.
Par une gestion appropriée, et en apprenant à les connaître, il est aisé de favoriser les animaux auxiliaires dans son jardin. Quelques principes et idées pour les accueillir :
- Limiter au minimum les produits chimiques (et n’utiliser les naturels – purins et autres – qu’à bon escient) même ceux autorisés en agriculture biologique
- Choisir ses plantations à cette fin : planter des espèces locales dont les fleurs sont nectarifères (ressources alimentaires pour les pollinisateurs et différents insectes), dont les fruits sont sources de nourriture pour les oiseaux, dont la présence peut être un abri ou un lieu de nidification. Les espèces exotiques invasives telles que le Pittosporum de Chine, le Baccharis ou encore le Buddleia de David peuvent remplir ces fonctions mais elles sont à bannir. Elles s’échappent de nos jardins et colonisent les milieux naturels au détriment des espèces autochtones.
Même au potager, profiter du rôle répulsif ou attractif de certaines plantes (notamment les aromatiques) pour limiter les populations de ravageurs.
Pour la plantation de haies, le Jardin botanique a réalisé un travail de compilation d’espèces locales intéressantes et ce, pour divers aspects. Les documents sont disponibles ici : https://www.saintjeandeluz.fr/fr/a-voir-a-faire/jardin-botanique/conseils/des-especes-locales-pour-les-haies/
- Laisser monter en graines certaines espèces. Au moment des tailles également, certaines plantes ont des tiges à moelle ou creuses (ronce, sureau, cardère…) qui sont des abris pour certains insectes auxiliaires. Ils peuvent être laissés sur place ou être rassemblés et suspendus en petits fagots pour constituer un petit aménagement à part entière.
- Laisser des coins de plantes sauvages spontanées. Le feuillage de certaines nourrit les chenilles de multiples papillons (ortie, trèfle des près), les fleurs d’autres apportent nectars et pollens à une grande diversité d’insectes (pissenlit, ficaire, carotte sauvage par exemple), ou encore, les graines de carotte, cardère… sont appréciées de certains oiseaux.
- Favoriser la nidification d’oiseaux en installant différents types de nichoirs dans votre jardin.
L’équipe du Jardin botanique et des espaces verts en ont installés plusieurs dans les espaces communaux arborés de pins pour la nidification de mésanges. Elles permettent de lutter contre le développement de la chenille processionnaire du pin en en consommant une certaine quantité. Ces chenilles sont problématiques pour les arbres-hôtes mais surtout en termes sanitaires, puisqu’elles possèdent des poils urticants créant des réactions cutanées parfois sévères pour l’homme et les animaux domestiques.
- Parce que la diversité animale est aussi (et surtout) dans le sol, il est important d’adopter des techniques de jardinage respectueuses de cette faune précieuse pour la vitalité des plantes. Il ne faut pas systématiquement retourner votre terre pour ne pas perturber les différentes couches du sol qui sont autant d’habitats d’organismes vivants. Apporter du paillis (en réutilisant la tonte fraîche, les feuilles mortes, du broyat de tailles …) régulièrement permet de ne pas laisser votre sol à nu. Il est ainsi davantage protégé des intempéries (sécheresse en été, fortes pluies à l’automne, gel en hiver) et stimule la vie souterraine du sol : des animaux microscopiques (les bactéries et certains champignons) et des macroscopiques (vers, insectes, …) par cet apport de matière organique.
Favoriser la faune par ces petites actions promet un jardin en bonne santé et sera un spectacle de belles observations !
Le Jardin botanique propose tout au long de sa saison d’ouverture différents moments de sensibilisation à cette thématique via notamment ses ateliers de jardinage au naturel (nichoirs, accueil de la faune, …). L’agenda des animations est en ligne sur le site de la commune : https://www.saintjeandeluz.fr/fr/a-voir-a-faire/jardin-botanique/animations/
Ressources utiles :
La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a mis en place un label « Refuges LPO » pour accompagner les particuliers (mais aussi les collectivités et les entreprises) désireux de contribuer à la préservation de la biodiversité « ordinaire » et de l’environnement au sens large (la ressource en eau, réduction des déchets…) dans leur jardin, leur cour, leur terrasse… via le respect d’une charte. Le Jardin botanique littoral de Saint-Jean-de-Luz est un refuge LPO.
- http://noe.org/ L’association « Noé conservation » a pour but la sauvegarde de la biodiversité en France et à l’international. Ils ont également mis en place un programme spécifique pour les jardins : http://www.jardinsdenoe.org/
- https://www.youtube.com/channel/UC1zQzlziSpxghgf7QKazfFQ : « Studio les Trois Becs », une chaîne Youtube destinée aux adultes et aux enfants pour apprendre à reconnaître les chants des oiseaux.
Nourrir les oiseaux en hiver dans son jardin
Les accompagner pendant la mauvaise saison
Nourrir les oiseaux en hiver dans son jardin Les accompagner pendant la mauvaise saison
À quelle période nourrir les oiseaux ?
Vous pouvez commencer à nourrir les oiseaux aux premiers jours de gel, entre fin octobre et fin novembre. Dès que le temps se radoucit définitivement, vers le mois de mars, il faut arrêter progressivement le nourrissage.
Il ne faut jamais arrêter le nourrissage au cœur de l’hiver. Les oiseaux s’habituent à trouver de la nourriture dans votre mangeoire, et ils perdraient du temps et de l’énergie à venir la visiter alors que celle-ci est vide.
Il ne faut pas nourrir les oiseaux au printemps, lorsqu’ils ont leurs jeunes. À ce moment de l’année, les ressources alimentaires sont suffisamment abondantes et riches en insectes.
Au sein d’une même journée, deux moments sont cruciaux dans le rythme de l’oiseau : au lever du jour et au coucher du soleil. L’idéal serait de réapprovisionner les mangeoires à ces moments-là.
Avec quels types d’aliments ?
Conseillés : graines de tournesol (cf. coordonnées de la LPO en fin de fiche pour commander si besoin), cacahuètes non salées, maïs concassé, noisettes, noix, amandes décortiquées, graisse végétale simple ou mélangée (graisse/graines/fruits rouges/insectes), petites graines de millet/avoine, fruits décomposés (pomme, poire flétrie, raisin).
À éviter: lard, suif, saindoux, margarine, végétaline, pâtée pour chien ou chat, croûtes de fromage, miettes de pain ou biscottes ou gâteaux, pommes de terre, pâtes, riz cuit, lait, lentilles, biscuits pour animaux, lin/ricin, asticots (ils sont très résistants et peuvent rester vivants dans le système digestif de l’oiseau et le dévorer de l’intérieur), noix de coco desséchée. Les oiseaux n’ont pas la capacité de digérer les féculents.
Cet apport de nourriture par l’homme doit rester complémentaire. Il permet de pallier notamment la raréfaction hivernale des insectes. Il est important que les oiseaux trouvent également spontanément dans votre jardin des ressources alimentaires provenant des végétaux : fruits, graines, fleurs (chatons). Quelques exemples d’arbres ou arbustes intéressants pour les oiseaux : fusain d’Europe, troène d’Europe, houx, lierre, sureau, aubépine, églantier, noisetier, prunellier, ronces, tous les arbres à chatons (aulne, chêne, bouleau…), le gui pour la grive draine et la fauvette à tête noire exclusivement… Pour trouver d’autres idées d’arbustes à planter, consultez notre document sur les haies locales : https://www.saintjeandeluz.fr/fr/a-voir-a-faire/jardin-botanique/conseils/des-especes-locales-pour-les-haies/
Quels types d’aménagements ?
Il y a plusieurs modèles de mangeoires qui vont sélectionner les espèces d’oiseaux : les plus agiles, les plus opportunistes… Si vous en avez la possibilité, installer différentes types de mangeoires. Les distributeurs automatiques sont intéressants en cas d’absence : ils continuent de fournir en continu de la nourriture aux oiseaux.
L’eau de pluie ne doit pas tremper la nourriture, donc quel que soit le modèle que vous bricolerez, veillez à garantir ce point, en perçant quelques trous au niveau de la planche qui supportera la nourriture par exemple.
Pour des raisons d’hygiène et par sécurité vis-à-vis des prédateurs, il faut le moins possible nourrir les oiseaux au sol.
Il faut penser à installer un point d’eau même en hiver. Boire et se baigner appartiennent à la biologie de l’oiseau.
Il faut faire attention aux filets contenants les boules de graines vendus dans le commerce, de nombreux oiseaux ont été retrouvés morts, une patte piégée dans les mailles, n’ayant pas réussi à se libérer du filet.
On estime à 80 millions le nombre d’oiseaux tués par les chats chaque année. Des dispositifs repoussants pour les félins existent : des manchons métalliques peuvent par exemple être installés sur le piquet de la mangeoire afin que les chats ne puissent pas y grimper.
Comme les nichoirs, les mangeoires sont à nettoyer régulièrement (tous les 8 à 10 jours) avec de l’eau savonneuse (savon noir) pour limiter la propagation de maladies.
Où l’installer ?
Il faut installer votre ou vos mangeoire(s) à l’abri des intempéries (des vents froids par exemple) mais dans un endroit assez dégagé pour que les oiseaux puissent facilement détecter la présence d’un prédateur mais aussi, si possible, à proximité d’arbres ou d’arbustes, où ils pourraient rapidement se réfugier en cas d’assaut.
Quels oiseaux va-t-on attirer ?
Tous les oiseaux n’ont pas le même régime alimentaire. Certaines espèces sont strictement insectivores (martinets, hirondelles – sauf l’hirondelle des rochers –, guêpiers, rolliers…). Cette spécificité rend leur migration vers l’Afrique – ou autres contrées – inévitable lorsque ceux-ci viennent à manquer chez nous aux portes de l’hiver.
D’autres, sont insectivores au printemps et en été, et lorsque cette ressource se raréfie à l’automne et en hiver, ont un régime alimentaire majoritairement granivore (ils sont donc dits « omnivores »). Ce sont ces espèces-là que nous pourrons observer dans les mangeoires de nos jardins l’hiver.
La diversité d’oiseaux dépend aussi de la région, et donc du climat, où vous habitez, ainsi que de l’environnement de votre jardin (proximité avec une forêt, avec un plan d’eau, avec la montagne…). Ici au Pays basque, voici quelques exemples d’oiseaux que vous pourrez observer à la mangeoire : mésange bleue, verdier d’Europe, moineau domestique, merle noir, mésange charbonnière, pinson des arbres, accenteur mouchet, rouge-gorge familier…
Chercher à favoriser la vie des oiseaux dans son jardin, implique nécessairement d’intégrer la préservation de tous les animaux de la chaîne alimentaire de son jardin : les insectes, les arachnides, les hérissons, les chauves-souris, … Il y a des aménagements très simples à mettre en place pour les accueillir et des réflexes à garder comme celui de conserver de vieux arbres, des tas de bois, de vieux murs … qui seront autant d’abris ou des sources de nourriture via son lot d’insectes xylophages (qui mangent le bois), de coléoptères, de chenilles de papillons… qui y habitent. Les oiseaux cavernicoles (qui nichent dans les cavités des arbres) souffrent de la raréfaction de leurs sites de nidification d’où l’intérêt, à défaut, d’installer des nichoirs dans vos jardins.
Sources :
- Atelier de Philippe Germain, bénévole de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) d’Aquitaine, proposé au Jardin botanique littoral, le samedi 3 octobre 2020,
- Nourrir et abriter les oiseaux, André Mauxion, Editions Ouest-France, 2002.
Ressources :
- Pour commander des graines de tournesol biologiques et produites localement :
Vendues par sac de 15 kg (22 euros)
Lien : http://z14g.mjt.lu/nl2/z14g/mixp3.html?hl=fr
Pour tous renseignements complémentaires, contacter par mail le groupe basco-landais de la LPO :
- La LPO-Aquitaine : https://aquitaine.lpo.fr
- Le programme Refuges LPO : https://refuges.lpo.fr/
- Le centre de soins d’Ustaritz (Hegalaldia) : http://www.hegaladia.org/ / contact : / 05.59.43.08.51.
- La LPO a développé une expertise reconnue par l’Etat, les entreprises et les collectivités dans l’accompagnement de ses partenaires vers une meilleure intégration de la biodiversité dans les espaces urbains (intégration de la capacité d’accueil des animaux (oiseaux, chauves-souris) dans la conception des bâtiments, conseils pour poser des gîtes sur les toits etc.). Beaucoup de ressources intéressantes sur le site de ce programme nommé « Urbanisme, bâti et biodiversité » : https://urbanisme-bati-biodiversite.fr/presentation/la-lpo-et-l-urbanisme
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