Le 19 mars dernier, le centre médical avancé de Saint-Jean-de-Luz, installé dans la salle polyvalente de Kechiloa, ouvrait ses portes. Ce lieu, entretenu par la ville et ouvert du lundi au vendredi en journée et le samedi matin, permet d’accueillir les patients susceptibles d’avoir contracté le covid et d’alléger la charge des cabinets médicaux locaux. Après trois semaines de fonctionnement, les 2 médecins, le coordonnateur et les 7 bénévoles de la Croix-Rouge présents sur site ont reçu de 5 à 20 patients par jour. Nous avons échangé avec une des médecins du centre Stéphanie Daragnes, afin de mieux cerner le travail effectué auprès des patients dans cette structure.
Entretien
Comment est né le centre médical avancé ?
Dans nos cabinets respectifs, nous n’avions ni l’espace ni le matériel pour pouvoir recevoir les patients dans de bonnes conditions d’accueil et éviter la transmission au reste de nos patients. Nous voulions aussi que les patients non atteints du covid puissent continuer à avoir une offre de soins adaptée. Plus de 40 médecins du secteur se sont ainsi fédérés afin de proposer une façon plus cohérente et secure de prendre en charge tant les patients covid que non covid.
Avez-vous des partenaires ?
Nous avons l’appui de la Croix-Rouge qui a fait un travail considérable pour nous aider, le soutien du SAMU qui a approuvé notre projet dès le départ, la polyclinique avec qui nous entretenons des relations très étroites et bien sûr le soutien de la municipalité qui a mis à disposition les locaux.
Comment le centre a-t-il était mis en place ?
Ce projet a 3 semaines aujourd’hui. Nous avons été réactifs
et avons organisé cela avec rapidité. On se doutait qu’on allait devoir faire
face à des difficultés notamment lorsque la crise connaîtrait un pic.
Nous avons mis en œuvre des protocoles d’hygiène et amélioré progressivement
notre fonctionnement, notamment avec nos partenaires comme par exemple les
pharmacies. Les ordonnances des patients vus au centre sont transmises
directement par mails aux pharmaciens qui les traitent avant que le patient
arrive. Les « patients covid » peuvent ainsi récupérer leurs
médicaments sans être mêlés au reste des clients.
Comment est aménagé l’espace ?
Ce sont 600 m² avec des zones définies, des espaces bien délimités. Dans les espaces d’attente, les personnes sont éloignées de 3 mètres.
Un endroit est réservé aux prises de constante (tension, saturation). Ces examens sont effectués par des professionnels équipés du nécessaire de protection : masque, sur-blouse, sur-chaussures.
Il y a aussi des zones de soin, où les examens médicaux sont
réalisés dans des boxes.
Pendant qu’un médecin examine un patient dans le box 1, le box 2 va être
désinfecté et le patient suivant sera reçu dans le box 2 pendant le box 1 est
désinfecté à son tour. Et ainsi de suite. Cela permet une gestion optimale du
flux des patients et de garantir l’hygiène des locaux.
Comment les patients viennent-ils jusqu’à vous ?
Le médecin traitant est le pilier de l’organisation. C’est lui qui oriente ses patients vers le centre médical avancé. Ce peut être aussi le SAMU ou le service des urgences de la polyclinique, lorsque le médecin traitant n’était pas joignable.
C’est le médecin traitant qui connaît le mieux le patient, c’est lui qui connaît ses facteurs de risque. Il peut évaluer les critères de gravité. Il juge de la nécessité ou non de réaliser un examen clinique poussé qui pourra être mené au centre médical avancé plutôt que dans son cabinet.
Tous les patients covid ne viennent pas au centre médical avancé. Une partie peut être gérée par téléphone par le médecin traitant.
Je tousse et j’ai mal à la tête, est-ce que je me rends directement au centre médical avancé ?
Vous appelez votre médecin traitant qui va vous poser des questions et évaluer la situation. En fonction de son évaluation il va vous dire si vous avez besoin d’être examiné ou pas. Le covid est une maladie qui, dans beaucoup de cas et en fonction de votre terrain, donne des formes bénignes. La porte d’entrée est le médecin généraliste en première intention. Éventuellement les urgences et le SAMU s’il n’y a pas de disponibilité du médecin traitant.
Lorsque vous décelez un cas, que faîtes-vous ?
Si le patient est valide et n’a pas besoin d’être hospitalisé, les critères de gravité ayant été éliminés, il est redirigé vers son médecin traitant. Ce dernier va recevoir le lendemain un mail retraçant l’observation qui a été faite.
Si le patient nécessite un avis d’infectiologue, nous entrons en contact avec ce dernier pour définir une prise en charge.
Si le patient nécessite d’être hospitalisé. Le SAMU envoie alors une ambulance afin qu’il soit hospitalisé à Bayonne.
Quel que soit le cas, tout patient est redirigé vers un professionnel de santé pour un suivi.