La Ville de Saint-Jean-de-Luz présente à la Rotonde jusqu’au 7 janvier, l’exposition « LUMINA », du peintre Jean-Philippe Chetaud.
« Lumina » présente quelques regards sur les rivages d’Aquitaine. Le travail présenté à la Rotonde s’inscrit dans un champ figuratif. L’artiste dépasse dans ces toiles le sujet, pour jouer avec la lumière, les souvenirs et les émotions.
Le peintre Jean-Philippe Chetaud
Jean-Philippe Chetaud est né en 1955. Il vit et travaille au pied des Pyrénées, au cœur du Béarn.
Un père dessinateur et peintre amateur, une mère mélomane, une enfance en Provence où les promenades du dimanche étaient associées au culte du carnet de croquis. Ou encore les vacances ponctuées par les visites de musées ont façonné le parcours artistique de Jean-Philippe Chetaud.
Sa formation initiale est très classique, avec le dessin, les séances de perspective. Puis l’artiste a élargi son spectre et s’est initié aussi à la photographie et ses cadrages, a découvert la peinture à l’huile, le pastel, le fusain, l’acrylique, l’aquarelle pour revenir à la gouache, à la matière et à la couleur de l’école et de l’enfance.
Questions ouvertes
Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre de l’exposition ?
Jean-Philippe Chetaud : « Le titre LUMINA: La lumière tient beaucoup de place dans mon travail. J’assume pleinement ma formation de lettres et de latiniste en particulier. Je voulais un titre latin, dont la sonorité correspondrait aux sonorités espagnoles et basques tout en restant ancré dans la musique française. La lumière et les couleurs: j’ai grandi en Provence, voyagé beaucoup – et quasiment séjourné- en Italie centrale. J’ai poussé, en tant que petit garçon et en tant qu’homme, dans des univers colorés qui marquent les heures et les saisons.»
Qu’est-ce qui vous anime dans votre travail d’artiste et dans le dessin ?
Jean-Philippe Chetaud : « Le dessin. Est-ce que j’ai le droit à une pirouette? On dit parfois que Beethoven était tellement sourd que toute sa vie il a cru être peintre… Peindre quelque chose qui me plaît me procure la même sensation que lorsque je chante avec mon choeur et que « ça » sonne bien. Comme disait le cinéaste Jean-Jacques Beineix » on se sent une partie du genre humain ». Ce que je recherche, c’est le moment du « ça »: un point de maîtrise de l’équilibre ou du déséquilibre. Bon. J’ai commencé par une pirouette et je finis par de grands mots. Stop. »
Qui est votre artiste préféré ? Quelle est votre œuvre préférée ?
Jean-Philippe Chetaud : « L’artiste préféré. Nous voici avec le questionnaire de Proust. Je suis porteur d’un gène « fluctuations de préférences ». Mais de toutes mes préférences successives, je retiens la plus récurrente et sans doute la plus ancienne : Paul Cézanne. J’ai encore la chair de poule quand je me rappelle ma première fois avec Cézanne, en vrai et non plus sur les reproductions des livres d’art de mon père. C’était infiniment plus vibrant et émouvant que le papier glacé. Maintenant je dirais que c’était une révélation. Il parait que c’est très chic de dire « épiphanie ».
J’aime le principe de partager le bonheur de regarder une œuvre. La posséder, moins. Je craque quand je croise des enfants qui galopent dans un musée pour aller d’une œuvre à l’autre, soit parce qu’il faut qu’ils bougent, soit parce qu’on ne va pas assez vite à leur goût. Ils sont trempés dans une rivière de découvertes, de transmission et de partage. Je n’aurais sans doute pas dit cela il y a quarante ans ! Sauf, sans doute, pour Cézanne. »
L’objet que vous avez toujours avec vous ou presque ?
Jean-Philippe Chetaud : « L’objet. Si je n’ai pas un crayon, un stylo et de quoi griffonner, il me manque quelque chose, ça tangue. Même si je ne m’en sers pas, il me les faut. »
Merci à Jean-Philippe Chetaud pour s’être prêté au jeu des questions !
Pratique
Entrée libre du mercredi au dimanche de 14h30 à 19h et le samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h.