La ville de Saint-Jean-de-Luz accueille l’exposition « Regard de femme – Emazte Behakoa » de l’artiste Ana Mari Sorozabal jusqu’au 15 août à la villa Ducontenia.
Originaire de San Sebastian, Ana Mari Sorozabal, peint depuis son plus jeune âge et connait, dès 1956, un grand succès dans tout le Pays Basque et particulièrement à Saint-Jean-de-Luz. Souvent les peintres -pour universelles que soient leurs convictions ou leurs goûts- racontent inconsciemment leur pays.
Ana-Mari Sorozabal a cette âme et ce talent. Tout au long de son oeuvre, et contrairement au premier regard, elle a peint le Pays Basque. Tout le Pays Basque.
Avec son savoir-faire, son énergie débordante, sa personnalité singulière, Ana Mari Sorozabal s’est inspirée du travail des peintres régionalistes qui ont fait florès dans l’entre-deux guerre, sans pour autant en adopter complètement les codes.
Pour peindre le Pays Basque Ana-Mari Sorozabal a choisi une démarche picturale personnelle. Comme pour les classiques de la peinture régionaliste, le Pays Basque a été le théâtre de toute son oeuvre. Mais … son Pays Basque ! Un Pays Basque aux multiples paysages.
Un Pays Basque maritime et minéral où le bleu le dispute au vert, où le Txirimiri l’emporte souvent sur la lumineuse précision des détails de la fin des orages, où hommes et machines épousent, actifs, le labeur quotidien. Un Pays Basque où la montagne inquiétante et parfois sombre et archaÏque défie les vagues.
Dans ces toiles elle parle du Guipuzcoa. Saint Sébastien est sa ville natale, le terroir de son enfance, le terrain de jeu de son adolescence.
Elle évoque forcément le Labourd. Biarritz où elle a fait sa vie de femme et d’artiste. Saint-Jean-de-Luz où elle a si souvent exposé son travail.
Mais la force de son oeuvre a été de faire une large place à la Navarre – Alma mater du Pays Basque- d’où sa famille était originaire. Et là, elle parle d’un Pays Basque quasiment méditerranéen. Celui de la Ribera Navarra. La Navarre du sud . Là où est la frontière avec l’Aragon et la Castille. Sécheresse, blé, vigne.
Elle offre alors des toiles ou l’ocre, le jaune, les bruns, le rouge, les ciels voilés l’emportent et dominent.
Son oeuvre conte une géographie très personnelle, les couleurs choisies indiquent où porter le regard. Celui de l’artiste et de la femme.
Ses tableaux obligent à saisir sa sincérité, sa fidélité à une terre diverse. A un pays qui est le sien et qu’elle évoque avec ses codes si personnels.
Commissaire : Jean Idiart
Villa Ducontenia
Du mercredi au dimanche de 15h à 19h30 et le samedi de 10h à 12h30 et de 15h à 19h30