La Ville de Saint-Jean-de-Luz présente à la Rotonde jusqu’au 11 février, l’exposition du sculpteur Gogara, intitulée « LAUBURU : aukerak – possibilité ».
Gogara, au travers de son travail, mène une recherche artistique consacrée au Lauburu, la croix basque. Fasciné par l’impact visuel de ce signe en apparence si « simple », l’artiste n’a de cesse d’en questionner la forme minimaliste et l’origine.
Il imagine alors d’infinies « possibilités » d’existence et fait le choix dans cette exposition, d’en présenter trois.
Echange ouvert avec le sculpteur Gogara
Pourriez-vous me dire comment êtes-vous arrivé à la sculpture ?
G. : Ma culture est avant tout graphique. Après des études artistiques j’ai exercé une activité de designer graphique durant une vingtaine d’année. Discipline que j’ai enseigné quelques années également. Mes premières créations, avec la croix basque comme sujet, furent donc logiquement graphiques, et ce, durant quatre années. C’est un dessin (présenté dans l’exposition) qui, quelques jours après son exécution, me fit changer de dimension. Je créai alors un stabile qui rencontra un certain succès, diffusé dans différents lieux du Pays basque. Ce cheminement se poursuit donc aujourd’hui, dans une démarche beaucoup plus conceptuelle et artistique depuis trois ans.
Comment vous êtes-vous formé ?
G. : Mon parcours est purement graphique, une « évidence créative » s’est imposée lorsque je me suis aperçu que la troisième dimension était la voie à suivre. Sans formation, dans une démarche de recherche, j’ai alors opté pour un procédé minimaliste, en adéquation avec mon sujet. Les pièces sont ainsi découpées à plat, elles sont ensuite façonnées, pliées sans autre outil que mes mains et mes bras.
Comment avez-vous découvert le signe du Lauburu ?
G. : J’ai un lien affectif, familial et amical avec le Pays basque depuis mon adolescence. Mes séjours ici étaient néanmoins souvent courts, se limitant à la côte la majeure partie du temps. Le Lauburu a donc imprimé ma rétine depuis longtemps. Et logiquement encore davantage depuis mon installation au Pays basque il y 12 ans maintenant. Déformation professionnelle, j’ai longtemps perçu le Lauburu comme un excellent « logo » : minimaliste, aux lignes pures et facilement mémorisable. Et puis je l’ai moins aimé, le trouvant omniprésent et trop souvent (mal)traité, de façon kitch, folklorique ou trop marketing. Mes premières créations furent donc dessinées en réaction à tout ceci.
Qui est votre artiste préféré ?
G. : Mon artiste préféré est plutôt un collectif d’artistes, appelons-le LASCAUX
Quelle est l’œuvre que vous auriez chez vous ?
G. : L’idée de piocher à ma guise dans les collections du musée des arts premiers du quai Branly à Paris me plaît bien. L’idée de posséder est loin d’être une obsession, je ferai une exception pour un dessin de Picasso.
Y-a-t-il un objet que vous avez toujours avec vous ou presque (lié à votre démarche créative) ?
G. : Un Iphone.
Si vous deviez avoir une devise, laquelle serait-elle ?
G. : Que chaque année soit l’année de l’éveil.
Souhaiteriez-vous préciser ou partager, autre chose qui vous caractérise ?
G. : Tombe et relève-toi sans cesse.
Pratique
La Rotonde – Place Maurice Ravel
Entrée libre du mercredi au dimanche de 14h30 à 19h et le samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h.
Présence de l’artiste tous les samedis et les dimanches après-midi.