Début décembre, la ville de Saint-Jean-de-Luz a entrepris d’importants travaux pour reconstruire l’exutoire pluvial d’Erromardie et pour conforter la falaise fortement soumise à l’érosion et endommagée.
Ces travaux viennent de s’achever.
La prochaine étape va consister à revégétaliser la falaise afin d’en stabiliser la surface.
Retour sur ce chantier important
De quoi s’agit-il ?
L’exutoire pluvial d’Erromardie est constitué d’un conduit (buse de diamètre 1400) et d’un tobbogan en béton construits dans la falaise, sous le sentier du littoral. Il se situe au sud de la plage d’Erromardie.
Il capte les eaux de pluie du bassin versant s’étendant de l’avenue Rostand, avenue de l’Océan et Archilua, englobant les lotissements Pierre Loti et Milazka pour les acheminer jusqu’au pied de la falaise et les évacuer.
Le terrain sur lequel ont été installés cette buse et l’exutoire est un remblai qui servait au début des années 1900 à faire passer la voie VFDM (Tramway littoral Basque).
La qualité des matériaux de ce remblai, le ruissellement des eaux de surface et des eaux souterraines, la forte houle de l’océan et l’attaque répétée des vagues sont autant de facteurs qui, conjugués, avaient provoqué la destruction de l’exutoire et l’effondrement de la falaise.
L’enjeu de ce chantier
Ce chantier a permis de refaire le conduit de l’exutoire pour acheminer l’eau vers l’océan.
La reconstruction du conduit de l’exutoire permet de lui redonner sa fonction première, à savoir acheminer l’eau vers l’océan. Cette intervention stoppe ainsi les écoulements à l’intérieur de la falaise qui contribuaient à la détériorer. Il s’agissait d’une intervention nécessaire sur ce site naturel sensible (site classé, zone Natura 2000, loi Littoral).
Par la même occasion, la falaise, particulièrement exposée aux houles hivernales et détériorée à cet endroit, a été confortée pour limiter l’évolution du trait de côte mais aussi maintenir le tracé du sentier du littoral et de la vélo-route.
Un chantier conduit par étapes
Le chantier, débuté en décembre dernier et achevé à la fin du printemps, a été conduit en différentes étapes pour stabiliser le pied de la falaise et construire l’assise de la nouvelle conduite, reconstruire l’exutoire et l’assise béton destinée à évacuer les eaux. Enfin, au-dessus, le chemin piétonnier a été réaménagé.
Coût du chantier
Ces travaux sont entrepris dans le cadre de la stratégie locale de gestion des risques littoraux de la côte basque, incluant les travaux relatifs à l’exutoire Erromardie, le reprofilage et le rechargement en sable de la grande plage, les travaux d’enrochement des plages d’Erromardie et de Mayarko. Ces travaux s’élèvent à 614 000€ hors taxes (travaux et études, maitrise d’œuvre et autres honoraires) et sont éligibles aux cofinancements de l’Europe via le FEDER (50,71 %), la Région Nouvelle Aquitaine (20%) et la Communauté d’Agglomération Pays Basque (9,29%).
Des aménagements inscrits dans la stratégie de gestion locale des risques littoraux
Ces aménagements s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de gestion locale des risques littoraux co-construite par l’Agglomération Pays basque et la ville pour limiter les effets de l’érosion marine, préserver l’attractivité du territoire et la sécurité des biens et des personnes. Cette stratégie locale qui concerne l’ensemble du littoral basque a été approuvée en 2018. Elle formalise les choix de gestion pour lutter ou s’adapter face au recul du trait de côte sur les 20 à 40 prochaines années. Elle définit un programme répertoriant des actions prioritaires et des actions complémentaires pour une approche globale du risque. Concernant le secteur d’Erromardie, la stratégie s’appuie sur « une logique d’aménagement de l’espace », en maintenant les ouvrages et en étudiant un repli éventuel.
Des étapes administratives avant le lancement des travaux
Le lancement d’un tel chantier a nécessité de nombreuses études et autorisations préalables :
- Une autorisation au titre du Site Classé : passage en Commission des sites et des Paysages pour argumenter de l’intérêt de tels travaux et des mesures de compensation envisagée : obtenue le 18.07.2019, avec autorisation ministérielle.
- Une autorisation « Cas par cas » au titre du Code de l’environnement : autorisation donnée par le Préfet de Région mission DREAL mesurant l’impact des travaux sur le site : obtenue le 02.09.2019
- Une étude d’impact (au titre de l’environnement)
- Une déclaration loi sur l’eau (déposé) : travaux impactant le milieu naturel
- Une autorisation d’occupation du domaine public maritime temporaire (AOT) qui a été déposée,
- Et qui se transformera en concession sur le domaine public maritime (suite à enquête publique) une fois l’ouvrage consolidé.